Tetsuo [1]

Je me réveillai à grand peine, le corps endolori et l'esprit embrumé. J'étais couché sur le ventre, à même le sol. Je me redressai péniblement et balayai du regard la salle dans laquelle je me trouvais. Des lits barraient l'accès aux deux portes, dont l'une était percée d'un trou fait sauvagement. Je ne me rappelai pas m'être endormi ici. A bien y réfléchir d'ailleurs je ne me souvenais d'absolument rien. Je tentai de me concentrer pour me rappeler du passé mais dès que j'essayais je ressentais une vive douleur au niveau des tempes. Je ne connaissais que mon nom, mon prénom et mon âge, rien d'autre ne me venait à l'esprit.
Je me levai et fis quelques pas. Mon regard s'arrêta sur le corps inerte d'un garçon sur un lit, avec une épaule blessée dont s'écoulait du sang malgré le bandage. J'approchai ma tête de sa poitrine, son coeur battait faiblement mais de manière régulière, en tout cas il était toujours en vie. Peut-être savait-il quelque chose sur la raison de ma présence ici? Je le secouai légèrement mais il ne réagit pas. Pas d'humeur à patienter, j'appuyai brutalement sur son épaule blessée. Il se redressa brusquement avec un cri plaintif.
- Bonjour ♥

Une vive douleur m'avait réveillé en sursaut, je me tins l'épaule et serrai le poing puis m'arrêtai. Je m'étais rendu compte de la présence inattendue d'un homme qui se dressait devant moi, et je le contemplais d'un air ébahi. Comment était-il rentré? Les portes étaient pourtant toutes fermées et les lits qui les bloquaient toujours en place.
- Qu'est-ce que tu fais là?
Il soupira et s'assis sur le lit sur lequel je me reposai.
- Figure toi que je me posais exactement la même question.
- Tu dois être nouveau je ne t'ai jamais vu.
- Je suppose qu'on peut dire ça comme ça. Je viens de me réveiller et je ne me souviens d'absolument rien.
Je pris un ton compatissant et effleurai inconsciemment mon épaule blessée.
- Ne t'en fais pas, c'est notre cas à tous ici, nous nous réveillons un jour sans aucun souvenir. A partir de maintenant tu devras faire très attention pour survivre, nous sommes dans un monde cauchemardesque qui se résume à cette maison, dirigé par les deux personnes les plus cruelles qui soient et qui se prétendent nos maîtres. Il faut dire qu'ils n'ont pas tort, nous sommes totalement à leur merci mais si on s'entraide tous, on peut leur résister!

Un monde cruel régi par deux personnes? Je ne me reconnaissais pas de maître personnellement, si quelqu'un pensait pouvoir me contrôler j'allais lui expliquer ma façon de penser.
- Et qui sont donc ces maîtres?
- On ne sait pas vraiment, on ne les a jamais vu, ils se contentent de donner des ordres grâce à un écran et des micros.
- Très courageux à ce que je vois!
Il rit faiblement et détourna le regard.
- En effet mais ils sont capables de tout.
- Ils sont responsables de ta blessure?
Il se crispa légèrement et son regard s'assombrit.
- Plus ou moins.
A sa place je serais parti me faire soigner, mais à lui de voir après tout. Comment avait-il pu avoir une telle blessure? Est-ce que le responsable rôdait dehors? J'étais intrigué, je voulais aller découvrir ce monde de moi-même.
- Bon en tout cas j'ai faim, je te laisse je vais faire un tour et trouver de quoi manger!

Avant même que je le réalise il avait déplacé le lit, étrangement facilement d'ailleurs, et tournait déjà la poignée. Je bondis de mon lit pour l'arrêter.
- Non attends c'est dangereux tu ne connais rien ici!
- C'est juste une maison, pas de quoi paniquer.
Il tourna la poignée et tenta d'ouvrir la porte mais elle se bloqua rapidement. Il jeta un regard vers le bas, puis força et l'ouvrit en grand.
J'aperçus alors le corps de Saya gisant sur le sol, inerte, avec une main ensanglantée. Je me précipitai à ses côtés.
- Saya! Saya! Tu vas bien? Réponds-moi s'il te plaît!
J'osais à peine regarder sa main meurtrie. C'était son corps qui empêchait la porte de s'ouvrir complètement, et même si moi je ne pouvais pas le voir d'où j'étais, lui l'avait obligatoirement vu. Il avait préféré écarter son corps en poussant violemment la porte plutôt que de se donner la peine de voir ce qu'elle avait?! Ou au moins de la décaler?! Enfin pour le moment ce qui me préoccupait le plus était l'état de Saya, je penserais au reste plus tard.
- Saya je t'en supplie réveille-toi...

<--Je vais venir vous prendre
Je me réveillais ... avec quelques difficultés pour ouvrir les yeux .Je ressentais d'enormes douleurs au niveau de la main et de la tête ....Quand j'arrivais enfin a ouvrir les yeux ,je vis Asukai agenouiller devant mon corps ,bien amocher ; bous de verres dans la main et dans la tête et beaucoup de blessures . Quasiment tout mon corps était infecté a cause des bouts de verres .Je souffrais le martyre ,c'étais une des nuits les plus violentes pour mon corps je crois .Je parcourais la pièce du regard afin de constater l'ampleur des dègats ,je remarquais un trou dans la porte ,et Asukai qui saignais.
Je le regardais droit dans le yeux
- ...c'est moi qui t'ai fait ça je suppose ?
mais il détourna son regard
- ...
- Je prend ça pour un oui ...
de toute façon je ne peux rien y faire .
- je vais t'emmener a l'infirmerie !
-je te remercie ,mais dans ton état il t'ai impossible de me porter
-->Humour humour ...

- Je peux essayer quand même!
- Arrête, je ne veux pas te faire plus de mal!
Le garçon leva les yeux vers moi, emplis d'une muette supplication.
- Elle a raison, tu n'es pas en état de la porter. Bref, moi je dois y aller.
Ils me me fixèrent d'un air étonné.
- Ne me regardez pas comme ça, je ne suis pas assez fort pour la porter moi, elle a l'air lourde. Mais je vous promets de vous envoyer de l'aide si je croise quelqu'un.
Et si j'y pense.

J'attrapai le bout de sa veste pour le retenir alors qu'il s'apprêtai déjà à s'en aller.
- C'est une blague?
Il ouvrit des yeux ronds.
- J'ai dit quelque chose de drôle?
- Non justement ce n'était pas drôle, alors porte la s'il te plaît!
- Mais puisque je te dis que je n'y arriverais pas.
- C'est impossible que tu n'y arrives pas!
- Je suis juste une faible jeune fille.
Je le regardai d'un air sceptique. Au moins il avait l'air de plaisanter.
- Haha... Bon tu ne vois pas que la situation mérite un peu de sérieux s'il te plaît?
Il soupira ostensiblement.

- D'accord d'accord.
Je la pris sur son épaule avec toute la délicatesse d'un... éléphant.
- Aïe!
- Fais un peu attention! Ce n'est pas un colis!
- Hého il ne faut pas trop m'en demander, remerciez-moi plutôt. Ahlala les jeunes ne savent vraiment pas ce qu'ils veulent. Je la dépose où?
- A l'infirmerie.
- J'y vais de ce pas.
- Attends, tu ne sais même pas où c'est, où est-ce que tu vas?
- ...
- Suis-moi.
- J'espère que ce n'est pas loin parce que je ne tiendrais pas, je ne suis pas un déménageur, je n'ai pas l'habitude de porter des armoires moi.

[vers l'Infirmerie]